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*** Lumière sur une artiste ***

Marie Bagi vous présente,

 Alexandra Schafer 

Peintresse

                   Aujourd’hui je vous présente l’artiste Alexandra Schafer que j’ai eu le plaisir de rencontrer d’abord par vidéo appel à cause d’une belle journée enneigée puis, à sa galerie d’art l’Incubateur à Bulle, dans le canton de Fribourg. Au fur et à mesure de la conversation, Alexandra se dévoile sur le lien spirituel qu’elle possède avec l’art. Rencontre.

Alexandra est née et a grandi dans le Canton de Fribourg. L’art est présent dans sa vie dès la naissance, me dit-elle, en riant. C’est un don, une passion qu’elle a cultivé durant toute son enfance mais aussi son adolescence avec la peinture, principalement. Elle ajoute qu’elle aime expérimenter par elle-même et surtout les divers médiums qui sont mis à disposition de l’art. Un parcours autodidacte qui la pousse, à chaque fois, à se surpasser. Ses parents ne l’ont jamais poussée à faire une école d’art car, pour eux, cela n’était pas un métier. En soi, le métier de l’art n’était pas pris au sérieux dans sa famille d’origine modeste et ouvrière. Elle me dit qu’elle se dit heureuse de ne pas l’avoir fait car ainsi, elle n’a pas de référence et que l’art sort d’elle-même et ne subit aucune sorte d’influence. C’est une manière de se sentir libre dans son art.

Sa première exposition, elle l’a réalisée à seize ans lors d’une collective villageoise. Les sentiments qui l’ont envahie étaient alors ambivalents. D’un côté, elle voulait se cacher et de l’autre, elle voulait montrer ce qu’elle faisait. Durant cette période, me dit-elle, elle était influencée par l’achromatique – principe qui fait fi des couleurs. A vingt ans, elle part quatre mois en Amérique centrale et découvre les couleurs, les vraies, comme elle le dit si bien. C’est une révélation. La couleur explose dans son travail et surtout ses aquarelles qu’elle décide de prendre avec elle, à son retour en Suisse. A vingt-trois ans, elle crée un atelier de céramique et donne des cours aux adultes et aux enfants. La céramique est son moyen d’expression durant cette période, laissant de côté la peinture. L’envie de toucher la matière était alors ardente. L’enseignement prend une place importante durant quinze ans de sa vie. C’est principalement des activités créatives qu’elle enseigne cela lui permet de rester près de l’art qui est sa bouffée d’oxygène. En 2013, fascinée par le design textile puis par le collage, elle décide de ne pas poursuivre sa formation de design textile pour se consacrer au collage. Elle ajoute qu’elle crée continuellement et que donc, cela peut aussi évoluer très vite quant à l’utilisation du médium comme si quelque chose le lui dictait. C’est là qu’elle réalise qu’elle a trouvé sa signature, son identité. C’est une sensation puissante. Elle continue en me disant que c’est comme si elle était habitée par la création comme des moments de pure méditation. Le processus créatif la met dans un état de transe comme si elle percevait une fréquence, comme si elle était traductrice de ce qui se passe en elle. Elle rassemble les images qui sont en elle et le côté intuitif suit. Des compositions harmonieuses voient en suite le jour comme une évidence naturelle et facile qui va, depuis le début, résonner en elle. Elle continue en me disant que c’est depuis l’enfance qu’elle reçoit des messages mais qu’elle n’en avait pas conscience. C’est seulement en avançant dans la vie, dans son art, qu’elle s’est rendue compte du canal interprète qu’elle possède. Elle appelle cela « l’art spirit ». Elle me dit que ses guides lui font mettre des codes dans ses œuvres dont elle ne découvrira la signification que trois semaines plus tard en faisant des recherches. Elle leur demande tout de même qu’ils lui soient montrés. Une shamane israélienne lui a parlé du « langage de lumière » qui provient du peuple Curanderos au Mexique et qui est un outil d’élévation qui utilise les formes géométriques et les couleurs : structure de l’univers. En 2013, elle recevait des messages afin de manifester ces formes et ces couleurs mais c’était inconscient alors qu’en 2016, c’est devenu conscient. Cela me fait alors penser au travail de l’artiste Hilma af Klint (1862-1944) qui explore l’invisible.

En soi, son travail est en constante évolution et ira même jusqu’à réaliser des mandalas en 2018. L’effet miroir entre le haut et le bas ainsi que d’une vie intérieure et extérieure. Ses œuvres sont empreintes de spiritualité. Elle revient ensuite sur le design textile qui régit toujours son travail artistique actuel. Fascinée par la soie et ce qu’elle peut offrir, Alexandra imagine le concept de pouvoir porter toute la vibration d’une œuvre d’art sur soi.

En 2020, durant Covid, elle crée « l’Incubateur » un espace culturel qui permet aux artistes locaux de montrer leurs travaux. Au lieu de se concentrer sur les médias et ce qu’ils véhiculent sur le virus, Alexandra souhaite créer une ambiance où le virus de l’art pourrait se propager d’où le nom de cet établissement.

Ayant atteint un équilibre artistique entre le yin et le yang, me dit-elle, elle ose la spontanéité et l’imperfection du trait qui amènent à l’harmonie entre lignes douces et couleurs dynamiques. C’est sa « symphonie de la perception » comme elle le dira si bien. Sa mission est d’apporter la lumière sous forme d’œuvres car cela l’habite profondément, comme mentionné plus haut. Elle me dit qu’elle souhaite vraiment se mettre au service de cette vocation. L’harmonie est importante et c’est pour cela qu’elle ne crée pas lorsqu’elle va mal car ses œuvres partent ensuite dans le monde et qu’il faut qu’elle possède une belle vibration, selon elle. La singularité de son travail ainsi que les messages transmis montrent que, dans cette vocation artistique, Alexandra est connectée. Attentive à ce qui l’entoure et à ce qu’elle perçoit, elle crée dans une ambiance positive afin de transmettre le meilleur de soi avec talent. Le spirituel étant le chemin, l’artiste le suit en contribuant aux jalons posés pour qu’un jour, être artiste soit reconnu comme un métier.

 

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Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

 

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Publié le 8 avril 2023

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