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*** Lumière sur une artiste ***

Marie Bagi vous présente,

 Annick Vauthier 

Peintresse

                   Aujourd’hui je vous présente l’artiste Annick Vauthier que j’ai eu le plaisir de rencontrer au Café de Grancy. Une artiste à la recherche d’une certaine harmonie dans ses œuvres et dont le besoin de créer est rugissant. Rencontre.

D’origine française, Annick est née, a grandi et fait ses études en région parisienne. Le travail de son mari l'amènera à vivre une expérience de deux ans en Afrique, plus exactement au Burkina Faso de 1976 à 1979 puis un retour en France de 1979 à 1990. Elle suivra le père de ses enfants lorsqu'il sera amené à venir travailler en Suisse en août 1990. En 2009, elle épousera son second mari ce qui la retiendra en Suisse. Depuis toujours, Annick aime voyager, même bouger. Nous retrouvons l’énergie et la soif d’aventure dans ses œuvres. L’équilibre, l’harmonie et la profondeur sont de mises dans son travail artistique. C’est une projection de soi, me dit-elle, tel un miroir. Elle met en avant une vision sans aucun doute idéaliste du monde.

Toujours en quête d’harmonie, Annick n’aime pas le conflit. C’est une véritable démarche qu’elle entreprend lorsqu’elle travaille. Psychologue et sophrologue de formation à l’université Paris V René Descartes, elle peint depuis qu’elle est enfant. A quinze ans, elle a réalisé une reproduction de « Guernica » de Pablo Picasso (1881-1973) qu’elle avait placée au-dessus de son lit et rêvait déjà à une carrière d’artiste. Sa grand-mère encadrait même ses œuvres afin de les conserver. A l’école, son professeur de dessin voyait en elle une réelle artiste au vu des constructions qu’il y avait dans ses œuvres et la poussa à faire les Beaux-Arts. Or, son père ne fut pas de cet avis car, selon lui, il ne s’agissait pas d’un vrai métier. Elle est l’aînée de cinq enfants mais elle s’est toujours sentie indépendante et autonome. Elle ajoute même s’être construite seule. Du côté de son père qui avait fait le droit, il y avait des musiciens. Sa grand-mère était pianiste. Du côté de sa mère, ils étaient plus scientifiques et elle travaillait dans un laboratoire. Elle me confie, non sans surprise, qu’elle vient d’une génération où il fallait étudier mais pas pour faire carrière, seulement pour pouvoir se débrouiller si cela devenait indispensable. Annick a toujours aimé étudier. A quarante ans elle décide de suivre des cours à l'École des Beaux-arts à Sion, puis poursuit une formation professionnelle à L'EPAC puis de nombreux stages avec des artistes renommés. Dernièrement, elle a effectué une formation de gravure assez intensive et a bénéficié d’une petite formation en tant que bénévole à la FSA (Fédération Suisse des Aveugles). Elle donne également des cours d’art depuis quinze ans, cela la passionne. Ses élèves ont réalisé récemment des œuvres d’un format de 10 x 10 cm afin de voir ce qui pouvait ressortir d’eux sur un si petit format.

Il lui aura fallu de la patience et de la persévérance pour finalement arriver à se consacrer pleinement à l’art, me dit-elle. Elle a toujours eu envie de faire de l’abstrait mais elle aime profondément le dessin qui l'a amenée à la réalisation de personnages. Car elle est attachée à l’être humain. Entre réalité et imaginaire, il a fallu travailler pour arriver jusqu’à l’abstrait. C’est avec l’émergence du paysage qu’arrive progressivement dans son œuvre, l’abstrait. L’abstrait lui procure une sensation de rêve. Chacun.x.e peut interpréter ce qu’elle ou il a envie. L’harmonie des couleurs fait surface construisant ainsi une logique dans la narration picturale. C’est pourquoi, il est important de savoir dessiner pour l’équilibre, la lumière et les proportions dans la toile, continue-t-elle. Elle recherche la difficulté mais toujours une difficulté accessible. L’envie passe aussi par la couleur car elle est en relation directe avec ses sentiments et ses émotions. La couleur est importante et les matériaux aussi. Tout ceci relève de l’« Introspection » - titre de l’une de ses séries. Les titres des œuvres viennent en général après. Ils ont leur importance car ses œuvres sont comme des enfants qu’il faut nommer. Son premier mari ne voulait d’ailleurs pas qu’elle les vende et il souhaitait toutes les garder à la maison, me dit-elle en riant. Ses œuvres, elle les signe « AVM » de ses noms d’épouse en honneur à la personne qu’elle a été et qu’elle est. A la fin de l’entretien, Annick me confie qu’il est vrai qu’elle se sent mieux lorsqu’elle crée. La peinture est si importante dans sa vie qu’elle n’aurait jamais pu la délaisser. Elle a marqué profondément son enfance mais aussi elle a fait d’elle qui elle est aujourd’hui. C’est pourquoi, nous pouvons ressentir l’harmonie dans ses œuvres car Annick est en alignée avec sa vie, ses choix et son art auquel elle peut s’adonner pleinement depuis quelques années maintenant. Le talent est alors libre de s’exprimer et de se laisser guider sur la toile.

 

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Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

 

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Publié le 7 avril 2023

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