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Catherine Demierre

Artiste plasticienne

Catherine Demierre

Aujourd’hui je vous présente l’artiste Catherine Demierre que j’ai eu le plaisir de rencontrer au Café de Grancy et qui m’a ouvert les portes de son univers artistique riche marquant toute l’importance que l’art possède dans sa vie. Rencontre
Catherine est née en Suisse. Elle vit et travaille à Grandson, actuellement. Elle me dit qu’elle a toujours été bercée dans le monde de l’art puisque son père a fait les Beaux-Arts et qu’il est tailleur de pierre. Cela a déclenché quelque chose chez elle. Fascinée par la feuille d’or, elle a toujours aimé « ces petites choses qui s’envolent » comme elle se plaît à le dire. Ses petites-filles sont en phase de découvrir leurs êtres artistes car l’une est pianiste et l’autre joue avec l’appareil photographique de sa grand-mère. Son fils a d’ailleurs fait l’école de photographie de Vevey (CEPV). Il y a donc une prédisposition dans la famille à être artiste de génération en génération.
Catherine n’a pas fait les Beaux-Arts car, me dit-elle, nous étudions toute la vie. Lorsqu’elle était enfant, elle ne parlait pas et donc ses parents l’ont mise sur la glace. C’est comme cela qu’elle fait des années de patinage artistique, sans faire de compétitions ou de chorégraphies, me précise-t-elle. Ces gestes répétés lors de ses cours, elle les retrouve plus tard dans le modelage mais aussi dans ses toiles car c’est comme sur la glace où elle réalisait des gravures de cercles à six heures du matin à la Chaux-de-Fonds et ce durant sept heures par jour. Cela a duré jusqu’à ses vingt-trois ans. Elle ajoute qu’elle a d’ailleurs donné des cours à la patinoire de Montchoisi. Toutes ces années lui ont appris l’endurance. Au début de sa carrière de peintresse, Catherine a travaillé dans l’atelier de l’artiste Françoise Simonin à Évian, elle était « ses petites mains » mais aussi son amie.
Son vrai retour à l’art, c’est à la naissance de son fils avec le modelage qui est très physique. Puis, vint la peinture. Cela a été comme une volte, un besoin de changement pour la peinture comme s’il y avait quelque chose qui lui manquait afin de lâcher ce quelque chose. Elle me précise qu’elle ne possède pas une réelle affinité avec l’acrylique c’est pourquoi elle peint principalement à l’huile et crée ses propres pigments. Elle ajoute que c’était instinctif comme la peinture rupestre à son époque, me dit-elle en riant. Cela n’est pas facile de définir, me dit-elle, c’est la douleur qu’elle a aux mains mais aussi l’appel de la couleur qui va justifier cette envie constante de peindre. En ce moment, c’est la couleur orange qui l’appelle et peint sur des cartons Hermès® qu’elle récupère. Cela la met en mouvement pour sa démarche du moment. Ayant connu des chagrins dernièrement, elle sent qu’en ce moment, en elle que le mouvement est plus calme. C’est donc tout ce qu’elle ressent qui passe sous son pinceau. C’est pour elle qu’elle peint en premier mais si elle ne montre pas son travail, elle ne se sent pas bien car l’artiste a besoin d’avoir le regard d’autrui afin de pouvoir échanger et partager ce qu’elle fait.
Lorsque nous écoutons le récit de Catherine et la manière qu’elle a d’aborder la toile, nous comprenons que la rage de créer et d’exister au travers de son art sont les moteurs d’une vocation artistique certaine. La découverte de ses œuvres nous met en alerte quant à l’utilisation de la couleur qui semble refléter un état d’esprit mais aussi des émotions qu’elle souhaite poser comme une sorte d’exutoire qu’ils soient positifs ou négatifs. Le don d’artiste réussit à laisser entrevoir la complexité des émotions sur la toile et à inviter le spectateur à s’y immerger. Pour Catherine, c’est un langage acquis.

Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

Publié le 22 octobre 2023

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